lucas vially

Wibble Wobble

Une capture d'écran de Wibble Wobble. Une allumette saute au dessus d'une mare rouge.

Bonjour, bonjour ! Aujourd’hui, je vous propose une petite devinette.
Quel est le point commun entre un sachet de cacahuètes, votre réseau social favori, et le jeu Wibble Wobble ???

Wibble Wobble vous met dans la peau d’une sorte d’allumette que vous contrôlez en la faisant sauter et glisser sur le sol. Ce sol est instable. Il ondule, change de forme. Parfois, une partie descend en dessous d’une limite indiquée par des pointillés, et le creux se remplit d’un rouge mortel qu’il faudra éviter. L’ondulation du sol influence également l’orientation de nos sauts, et il faudra l’exploiter pour esquiver les pics et marées du chemin. Le joueur doit gagner des points qui s’accumulent avec le temps qui passe, et collecter des croix flottantes qui permettent de multiplier le score. En attraper une joue un petit son très agréable, mais fait aussi rebondir notre allumette qui peut ainsi virevolter au-dessus des obstacles. Et pas question de faire du sur-place en attendant que le score grossisse, car un orbe menaçant commencerait à vous poursuivre.

On a donc affaire à un jeu de style arcade, minimaliste, avec une musique et des bruitages qui contribuent à une ambiance calme, envoutante. Vous vous demandez sûrement ce que ce jeu peut bien avoir de commun avec Twitter ou la poignée d’arachides torréfiées dont je parlais dans mon intro.
Eh bien Wibble Wobble fait partie de cette catégorie de jeux que je vais nommer, comme ça, sur un coup de tête, les « jeux snacks ». On ne parle pas de jeux courts. Ce sont des jeux faciles à consommer, mais également addictifs. Les cacahuètes ont leur gras et leur sel, Twitter ses notifications, et Wibble Wobble vous offre de la dopamine à coup d’achievements et de highscores. La première partie finit par l’obtention d’une médaille, et on en obtient bientôt une pelletée pour avoir parcouru 50m, un score de 1000, puis 5000… Notre cerveau aime ça, et bien que les récompenses n’affluent plus depuis un moment, il va en réclamer davantage, nous poussant à relancer des parties. Encore une, et je bas mon record !

Le problème de ces activités snacks, c’est qu’elles nous piègent. Le gras, les notifications, les succès vidéoludiques, tous alimentent une boucle de recherche du plaisir dans laquelle il est facile de se perdre. Vous avez probablement déjà regretté d’avoir englouti un paquet de chips avant un repas ou d’avoir gâché une soirée à scroller sur Instagram. Moi, j’ai regretté d’avoir procrastiné pendant des heures sur Wibble Wobble.
Les choses qui apportent facilement du plaisir ne doivent pas nécessairement être évitées, mais il vaut mieux s’en méfier, et exiger qu’elles soient différentes. Les développeurs de jeux pourraient être plus précautionneux lorsqu’ils intègrent des mécaniques addictives dans leurs logiciels. Wibble Wobble vaut le détour, mais après 15 minutes de jeu, il serait raisonnable de s’arrêter et le désinstaller. Garder le souvenir d’une courte expérience, d’une pastille qui n’aura pas eu l’occasion de se transformer en un gouffre avalant votre temps, un trou noir hypnotisant et fade.

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